MALADIES DES CANARDS ET OIES

Les palmipèdes sont sujets à un certain nombre d'affections, mais les sujets bien portants y sont en général peu sensibles. Avoir des volailles bien nourries, bien logées dans un local sain, nettoyé fréquemment est le meilleur moyen de se protéger contre les maladies, car en aviculture, la thérapeutique la plus efficace réside dans la prévention.

La crampe. - Quand le palmipède ne peut se tenir debout, l'isoler, lui donner deux fois par jour des bains de pattes, pendant to minutes dans du vin tiède. Enduire les pattes et les articulations d'huile de térébenthine, puis les frictionner avec de l'huile de camphre.Ajouter dans la pâtée une pincée d'acide salicylique par tête.

Tournis. - Un excès de nourriture contenant des condiments trop échauffants, provoque un épanchement de sang dans le cerveau et c'est pour cette raison que l'on voit les oiseaux tourner en cercle. Dès que l'on remarque ce symptôme, asperger la tête d'eau très froide. Isoler le malade en le mettant dans une pièce sombre. Comme nourriture, une pâtée où le son et la verdure hachée domineront. Dans l'eau de boisson un peu de sulfate de soude sera salutaire.

Diarrhée. - Cette maladie est produite par une alimentation trop herbivore ou par des pâtées contenant un excès d'eau.Les malades seront séquestrés et un changement de régime devra être maintenu pendant plusieurs jours. Pâtées de son, de recoupe, farine d'orge dans lesquelles on incorporera du riz bouilli ainsi que du charbon de bois pulvérisé.

Constipation. - Plus rare et souvent produite par une nourriture granivore contenant trop d'avoine. Changer alors de nourriture pour donner de la verdure. Au besoin on obtiendra un résultat plus rapide en administrant une purgation (2 g de sulfate de soude dans une grande cuillerée d'eau).

Anémie. - Les oiseaux atteints se remarquent aux couleurs pâles du bec, des tarses et à leur maigreur. Ajouter à une alimentation forti-fiante une cuillerée de farine de viande et du pain trempé dans de l'huile de foie de morue. Cela rétablira un bon équilibre chez le sujet.

Salmonellose - paratyphose- Elle est due à des microbes voisins de ceux de la typhoïde humaine et de la typhose des poules. Les salmonelles présentes dans l'intestin des canes souillent la coquille de l'aeuf, la traversent pendant l'incubation et causent des pertes élevées chez les jeunes, dans les tout premiers jours; la maladie a une évolution rapide et les jeunes oiseaux présentent souvent des troubles nerveux avant la mort: raidissement, chute en arrière (d'où le nom de maladie de la culbute). Le foie est en général gros, assez pâle, avec souvent des points hémorragiques.

Aspergillose. -Due à une moisissure, l'aspergillose est moins rare chez les palmipèdes que chez les autres volailles. Elle atteint les jeunes surtout jusqu'à l'âge de 15 jours. La mortalité peut être importante avec des difficultés respiratoires. Les poumons sont criblés de petits nodules assez durs de 1 à 2 millimètres. II n'y a pas de traitement. Il faut nettoyer, désinfecter après avoir changé la litière, éviter l'humidité. Traiter le local avec des anticryptogamiques (sulfate de cuivre ou autres).

Trihomonose. -Elle est parfois observée chez les jeunes entre 4 et 12 semaines surtout; elle cause une diarrhée très liquide, souvent mortelle. L'intestin est vide d'aliments, ne contient que du liquide. Le parasite, microscopique, ne peut être décelé au microscope que sur un sujet encore chaud. Les autres causes de mortalité des jeunes sont des maladies à virus: l'hépatite à virus chez les canetons, la maladie de Derszy chez les oisons .

Choléra-Pasteurellose. -

Les palmipèdes sont spécialement sensibles aux pasteurelles (microbe du choléra des poules) et sont généralement atteints avant les gallinacés. La maladie a souvent une évolution très rapide et peut causer des mortalités très importantes. Elle produit des lésions bien caractéristiques sur le foie qui présente un fin piquetis blanc-jaunâtre. Le traitement des malades doit être fait d'urgence . Une vaccination peut être nécessaire pour faire disparaître la maladie qui, sinon, a souvent tendance à reprendre quand on cesse les traitements. La pasteurellose s'étend en général aux autres volailles.Elle peut s'observer sous forme aiguë chez les oiseaux adultes mais elle reste rare à cet âge et se limite en général aux jeunes. Chez les adultes, elle reste en général très limitée aux palmipèdes et cause une mortalité importante avec presque toujours une grosse rate.

 Coryza . - Ces maladies causent des troubles respiratoires avec râles, respiration ronflante, écoulement nasal, enflure sous l'oeil. Elle entraînent peu de mortalité mais sont dues à diverses causes (virus, mycoplasmes).

Les parasites intestinaux. - Ce sont surtout les vers, car les coccidioses, bien que possibles, sont bien plus rares que chez les gallinacés et de toutes façons, pashémorragiques. Les vers eux-mêmes sont bien moins fréquents que chez les poules et on les voit surtout apparaître dans les régions où se pratique un élevage important sur prairies, cas des régions de production de foie-gras . Les ascaris et capillaires de l'intestin, les hétérakis des caecums sont les parasites qui peuvent être rencontrés et le traitement  les détruit tous et a l'avantage d'agir parfaitement sur un parasite spécial aux palmipèdes mais surtout aux oies et au Barbarie, l'amidostome, qui se fixe dans le gésier en provoquant la formation de croûtes brunâtres, avec anémie, arrêt de croissance et mortalité chez les jeunes. Le développement de ce parasite est très rapide et moins de 3 semaines après le passage sur une prairie infectée, les jeunes oisons peuvent être porteurs de lésions et présenter des mortalités. Bien que ces parasites soient surtout fréquents chez l'oie et dans les grands troupeaux, il faudra rechercher les lésions du gésier en cas d'anémie ou d'arrêt de croissance et, si elles existent, faire des traitements réguliers surtout chez les jeunes. En petit élevage, les ascaris, hétérakis et capillaires peuvent être présents chez les poules et absents chez les palmipèdes qui vivent avec elles; de même la coccidiose des poulets ne se transmet pas aux palmipèdes.

Hépatite à virus. -Elle peut causer des mortalités massives chez les canetons jeunes. Plus ils avancent en âge, plus la mortalité diminue et, après 5 semaines, elle est nulle. Symptômes et lésions sont semblables à ceux de la salmonellose et c'est la recherche négative des salmonelles, la maladie limitée aux canetons, qui permettent de suspecter l'hépatite à virus. Possibilité de vaccination des reproducteurs.

Réovirose. -Maladie très contagieuse, strictement limitée à cette espèce. Mortalité en général totale chez les jeunes jusqu'à 3 mois, partielle mais souvent importante chez les adultes. Somnolence, perte d'équilibre, balancement de la tête, larmoiernent. Lésions du coeur entouré de matières blanc-jaunâtres (péricardite), du foie et surtout de la rate, assez grosse avec de petites lésions blanchâtres. Aucun traitement possible. Différence avec le choléra: seuls les Barbarie sont atteints.

 Picage. -Le picage des plumes, entre 1 et 2 mois, est très fréquent chez le Barbarie et se traite très efficacement .

Maladie de Derszy . -Due à un virus et surtout observée dans les régions d'élevage intensif. Les oisons sont sensibles jusqu'à 5 semaines mais des trainards peuvent subsister bien après cet âge et certains finissent par mourir. La maladie survient en général vers 3 semaines avec soif intense, arrêt de croissance et perte de plumes et son évolution n'est pas rapide. II existe une forme chronique inapparente mais contagieuse. On a aussi décrit une maladie aiguë survenant après 6 semaines et de façon fortuite. Sa cause parait être d'ordre alimentaire (excès de maïs, carences). Le foie des malades est gros et décoloré et il y a souvent du liquide abondant dans la cavité abdominale avec néphrite. La maladie de Dersry est contagieuse et favorisée par la faiblesse des oisons, les coups de froid, les erreurs alimentaires, les carences. On l'évite par les mesures d'hygiène, par de bonnes conditions d'élevage et la vaccination des reproducteurs  et rappel éventuel chez les oisons vers 3 semaines.La maladie de Derszy peut atteindre les jeunes Barbarie avec arrêt de croissance entre 2 et 3 semaines mais peu de mortalités. Cependant les malades restent retardés et mal emplumés.II faut insister sur l'Amidostomose fréquente chez l'oie mais aussi observée chez le Barbarie. Dans les élevages importants, on a observé l'Histomonose avec des lésions importantes et dures des caecums . La coccidiose intestinale est parfois observée chez ces espèces mais sans véritable gravité. La coccidiose rénale de l'oie est très rare.

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